Élaboration de règles communes pour les systèmes électriques dans la région méditerranéenne

M. Juan Francisco Alonso, (REE, Espagne) ancien président du comité technique Med-TSO « Réglementation et institutions »

L’un des objectifs ambitieux de Med-TSO dans le cadre du projet méditerranéen 2 est de construire un ensemble de règles communes pour tous les GRT (Gestionnaires de Réseau de Transport) de la région méditerranéenne. En collaboration avec ses 21 GRT membres dans 19 pays de la région, l’Association a identifié 14 thèmes qui formeront la base des lignes directrices pour l’harmonisation des systèmes électriques dans tous les pays membres qui seront publiées d’ici 2020. Un premier livrable a déjà été finalisé et publié par l’association, avec pour sujet : “Une proposition de règles communes concernant la fourniture de services de système: chapitre sur le code du réseau méditerranéen”.

Nous nous sommes entretenus avec M. Juan Francisco Alonso, ancien président du comité technique Med-TSO “Réglementation et institutions” et M. Andrés L. Sainz, REE – Espagne, secrétaire technique de ce même comité, sur l’importance et l’impact de leur travail sur le Projet Méditerranéen 2.

Des avantages exponentiels pour les systèmes et les citoyens
The work of this Committee began with the identification of the potential issues that could be included in the Mediterranean Grid Code, the first step toward developing a harmonised set of common rules to govern the power systems throughout the whole Mediterranean region.

“Les avantages de règles harmonisées sont exponentiels, en termes d’optimisation de l’interaction, d’amélioration des services du système et de fin des monopoles, ce qui procure un avantage indéniable aux systèmes et aux citoyens de toute la région”. – a déclaré M. Alonso.

Travailler ensemble, apprendre des uns et des autres
La méthodologie utilisée pour élaborer l’ensemble des règles communes a été très collaborative. Le comité technique Med-TSO collabore avec les GRT de tous les pays membres, ainsi qu’avec MEDREG, l’association des régulateurs dans la région, et avec ENTSO-E, le réseau des gestionnaires de réseaux de transport d’énergie européens.

“Des accords multilatéraux sont déjà en place – comme celui de l’ENTSO-E qui a établi un ensemble de règles communes de gouvernance pour les États membres de l’UE. L’Espagne et le Maroc sont déjà interconnectés et exploitent la liaison selon un accord commun”. – M. Sainz nous a partagé.

La réglementation diffère énormément entre les systèmes énergétiques des différents pays de la région. Le comité technique a également développé un ensemble minimum de données provenant de chaque système électrique national afin d’accroître la transparence dans la région: à cette fin, le deuxième livrable finalisé dans le cadre du Projet Méditerranéen 2, nommé “Transparence : harmonisation de l’information publique”, a été publié sur le site web de MED-TSO.

“Nous avons commencé par prendre connaissance de la situation dans chaque pays et par faire des propositions, en donnant la priorité aux questions qui se posaient dans les différents pays, et nous avons créé un comité de pilotage pour développer le travail et transférer l’expérience entre les GRT membres – ce qui constitue la principale valeur ajoutée” a déclaré M. Alonso.

Afin de rationaliser l’élaboration des règles communes, Med-TSO collabore également avec l’Union pour la Méditerranée (UfM) en tant que l’un des “animateurs” de la plateforme REM (Marché régional de l’électricité), suivant sa feuille de route pour fournir les résultats de ses travaux et études de planification.

Mener la transformation de la Méditerranée
Les avantages de la collaboration pour créer des systèmes d’énergie plus connectés sont considérables. La sécurité, l’économie et l’efficacité sont des priorités essentielles pour les GRT dans la région Méditerranéenne. De plus, l’intégration des énergies renouvelables est une priorité pour les gouvernements nationaux. En créant une unité et en mettant en oeuvre une réglementation commune, les GRT méditerranéens pourraient se préparer à intégrer la plus grande part possible d’énergies renouvelables dans le réseau.